Approche Thérapeutique
Thérapie de l'enfant intérieur
C’est une thérapie intégrative constituée d’apports théoriques des divers courants de la psychologie et de la psychanalyse ou encore issue de pratiques paroxystiques. Carl Jung est un des premiers à s’intéresser à l’enfant en soi suite à plusieurs expériences personnelles à partir desquelles il a pu la conceptualiser. Parmi celles-ci, l’un de ses retours à son lieu d’enfance à Zurich, vécu et raconté dans Ma vie, comme une retrouvaille avec le petit Carl Jung : « Trente ans plus tard, je me retrouvais sur ce flanc de coteau ; j’étais marié, j’avais des enfants, une maison, une place dans le monde, une tête pleine d’idées et de projets, et tout d’un coup je redevins l’enfant qui allume un feu plein de significations secrètes (…). Ma vie à Zurich me revint brusquement à l’esprit et me sembla étrangère comme un message venant d’un autre monde ou d’un autre temps. Cela était à la fois attirant et effrayant. Le monde de mon enfance dans lequel je venais de replonger, était donc éternel »Dans le domaine de la psychologie, les théories concernant le développement de l’enfant contribueront également à l’approfondissement du concept de l’enfant intérieur puisqu’elles montreront que l’enfant est un individu psychosocial détenteur de spécificités qui concernent son identité et son système cognitif et qui doivent être respectés pour pouvoir se déployer de façon saine.
En outre, les courants systémiques ont également contribué à ce concept par différents apports concernant le Moi, d’abord perçu comme tenant de différents états, ou de sous-personnalités ou encore de ce que Roberto Assagioli a nommé le noyau de la personnalité. Ces courants proposent l’harmonisation de ces différentes « parties », pour que notre Moi profond, ou notre Enfant Intérieur puissent s’épanouir.
Par la suite, des spécialistes comme Alice Miller, John Bradshaw et Emmanuel et Marie-France Ballet de Coquereaumont ont non seulement dénoncé les dénis de souffrance des enfants, les violences éducatives ordinaire, les maltraitances, mais ont insisté sur le fait qu’il existe en chacun de nous un enfant que l’on doit retrouver : « pour rejoindre et assister cet enfant qui est en nous, pour nous faire déchiffrer notre langage corporel et répondre à nos besoins, au lieu de les ignorer comme ce fut longtemps le cas, comme firent autrefois nos parents (…) » Alice Miller, Notre corps ne ment jamais.


L'Art-thérapie
L’artiste Afro-américaine Phylicia Rashad a rappelé dans
une occasion que l’enfant est un artiste inné car comme elle le rappelle, il sait chanter, danser, dessiner et je dirais qu’il sait aussi raconter des histoires avant de savoir les lire.
L’art est ainsi son langage privilégié et pour cause, il s’avère être l’un des outils utilisés dans la thérapie de l’Enfant Intérieur par le biais de l’Art-thérapie.
Séparer et unir, fusionner et défusionner sont des actions qui constituent des instances récurrentes dans le cheminement thérapeutique.
L’écriture même du terme Art-thérapie est une belle métaphore de cette idée.
Car, fait intéressant, plusieurs langues latines ont fait disparaître à l’écrit le trait qui lie art et thérapie dans le mot Art-thérapie. C’est le cas de l’italien, de l’espagnol et du portugais du Brésil. Dans cette perspective, la réunion de ces deux énoncés donne une idée d’unité qui dispense toute nécessité de signe graphique médiateur. Ainsi, visuellement, la dualité formée initialement par les termes ‘art’ et ‘thérapie’ disparaît et s’imbrique pour ne faire qu’un.
En français, en roumain et en portugais du Portugal en tous cas, les termes en question restent néanmoins toujours séparés par un tiret qui fait graphiquement le pont entre eux. L’Art-thérapie pour moi, c’est un peu tout cela. Elle est une voie thérapeutique, s’appuyant sur l’acte créateur, dans laquelle art et thérapie sont liés par le trait d’union que
l’art-thérapeute symbolise. Cependant, elle est aussi un suivi où l’art et la thérapie sont tellement unis que la présence du thérapeute est indispensable
pour les distinguer, afin que chacun puisse accomplir son rôle indépendamment
dans le processus engagé chez le patient.
"Avant même...
de savoir parler, l’enfant chante. Avant de savoir écrire, il dessine. À peine arrive-il à se mettre débout qu’il danse. L’art est au fondement même de l’expression humaine » Phylicia Rashad
